J’ai relu quatre reportages du Magazine de L’Île-des-Sœurs à partir desquels je cite certaines déclarations du maire Jean-François Parenteau et son conseiller Pierre L’Heureux. Je sais, mon éditorial est un peu long, mais bon, il fait le tour des événements et de deux enjeux, notamment l’empressement des citoyens envers les aînés et l’engagement de la communauté envers ses institutions démocratiques.
La décision discutable du maire de l’arrondissement Verdun de tenir le registre à la mairie sur l’île de Montréal tranche avec la tradition et les arguments exprimés par trois organismes citoyens de L’Île-des-Sœurs.
Commençant le 24 septembre 2015, la continuation en faveur d’une démocratie de proximité a fait l’objet de deux reportages dans le Magazine de L’Île-des-Sœurs. Inopinément, le maire s’oppose à la volonté populaire. Il change la règle.
Regrettablement, on peut lire : «Il est habituel de tenir aussi bien les consultations publiques que les registres et autres processus référendaires à la mairie, un lieu central pour tous les citoyens, peu importe le quartier où se trouve le projet concerné».
Les faits historiques contredisent cette déclaration erronée qualifiée de désinformation par certains. Durant les dernières années, au moins deux registres se sont tenus sur L’Île-des-Sœurs (Centre communautaire Elgar), le registre pour le Réaménagement du site Gravel Automobiles (4 bâtiments dont un Resto-Café) (27 avril 2010) et le registre pour le Projet de construction au milieu du Parc de la Fontaine (deuxième école primaire sur L’Île-des-Sœurs) (27 octobre 2011).
Quand Alain Bossé remet les pendules à l’heure en exposant les propos inexacts de l’arrondissement Verdun durant une période de questions publique, le maire rétorque : «Je gère un arrondissement, pas un seul quartier. Il faut instaurer un cadre et éviter l’ingérence». Or M. Bossé, avec les anciens conseillers Robert Isabelle et Catherine Chauvin, est à l’origine de la pétition de 1300 insulaires demandant la tenue des registres concernant LÎle-des-Sœurs sur L’Île-des Sœurs, dite pétition déposée au conseil de ville de Verdun le 31 août 1999 et dont l’effet d’entraînement fut l’instauration des registres au Centre communautaire Elgar (sur L’Île-des-Soeurs) par le maire Claude Trudel.
Lors du conseil d’arrondissement de Verdun tenu le 6 octobre 2015, le conseiller Pierre L’Heureux rajoute de l’huile sur le feu et sur un ton virulent, accuse M. Bossé en lui fabriquant un procès d’intention : «Ce n’est pas la défense de la démocratie, mais celle d’une cause particulière» Ah bon, pourtant on ne parlait pas du projet Starbuck en 1999.
Deux élus en poste grâce aux électeurs de L’Île-des-Sœurs qui se montrent démesurément défensifs face à leur décision légitimement contestable. Le sbire du maire, plutôt que d’avancer des arguments défendables, préfère attaquer le citoyen Bossé publiquement. Que penser d’un élu dont le comportement est contraire au devoir de neutralité et respect envers les citoyens ? Que penser d’un élu qui a déjà fait campagne avec Madame Harel en promettant le registre sur L’Île-des-Sœurs et qui retourne sa veste une fois élu ?
Malgré l’embûche d’un aller-retour d’une dizaine de kilomètres, les citoyens se mobilisent et gagnent le registre. Le Magazine fait état d’un vote 25% supérieur à ce que requiert la loi. Une belle victoire !
Nonobstant le refus par l’arrondissement d’accommoder les aînés avec un fauteuil roulant, les organisateurs de la démarche se terminant à la mairie s’en chargent. Bravo !
Questionnée à ce sujet, l’administration verdunoise réplique : «N’ayant pas de fauteuil roulant à mettre à la disposition des signataires, nous avons permis que le groupe d’opposants en laisse une à la mairie ».
Voilà comment l’administration Parenteau signale le peu de générosité empathique envers les «opposants» qui veillent à l’intérêt des seniors. Une attitude administrative stricte qui contribue au cynisme de la population face aux politiciens.
Un des reportages souligne «l’importance pour l’administration Parenteau de rester impartiale» incluant cette citation déplorable : «Nous nous devons de garder une certaine neutralité. Nous ne pouvons donc en aucun cas favoriser un groupe par rapport à un autre.»
Le message du maire est clair, les aînés, vous êtes un groupe que l’on refuse de favoriser. Pour le prouver, nous ne louerons même pas une chaise roulante pour vous faciliter la vie quand vous viendrez voter à la mairie.
Respectivement, mesdames Hébert et Bennie, résidentes de l’île, font valoir leur point de vue des plus légitimes en exposant les conséquences de l’enjeu qui les affronte. L’une s’inquiète des privilèges accordés par Verdun à un commerçant qui s’installe quasiment sur la terrasse de son magasin alors que l’autre craint pour la circulation chaotique due à une mauvaise configuration des entrées et sorties du centre commercial.
Le mercredi 28 octobre 2015, un quatrième reportage fait la une du Magazine « Starbucks IDS: retour à la table à dessin ? »
D’entrée de jeu, le maire Parenteau déplore l’attitude de certains opposants à la construction du café (Starbucks). Notons que 90% des « opposants » sont des citoyens aînés qui se sont déplacés à la mairie pour exercer leur droit démocratique.
M. Parenteau poursuit sa tirade : «Leur éthique est questionnable … Plusieurs citoyens m’ont écrit pour manifester leur malaise de voir une entreprise privée faire du lobbying dans une résidence de personnes âgées.»
Au lieu de s’en tenir au résultat où la démocratie a été respectée à la lettre, le maire choisit d’attaquer Mme Line Hébert l’accusant d’un manque d’éthique parce qu’elle aurait organisé de l’aide pour les personnes à mobilité réduite de la résidence Ambiance, où demeure sa mère. Mais quelle bourde de dire des choses pareilles monsieur le maire ! Pourquoi M. le maire, vous ne parlez pas plutôt des quatre dames de la résidence Ambiance qui ont ouvert les yeux à leurs concitoyens de la zone H03-124 et qui ont recueilli les signatures requises pour l’ouverture du registre tenu le 21 octobre 2015 ?
Rappelons que Mme Hébert est également une signataire du registre qui rejette en toute légalité le projet sanctionné par l’arrondissement Verdun. Elle et 53 autres personnes n’avaient même pas l’obligation de fournir quelque raison que ce soit afin de signer le scrutin.
Au lieu de critiquer ses concitoyens agissant de bonne foi, notre maire Jean-François Parenteau et ses collègues doivent accepter une leçon d’humilité en se pliant au fait qu’en bout de ligne c’est la volonté citoyenne qui prime.
Le maire prétend faire « une démarche neutre où nous ne faisons pas d’ingérence». Si c’est le cas, pourquoi ne pas se taire et laisser le processus démocratique suivre son cours ? Pourquoi ce besoin inapaisable de se justifier par des attaques ? Passez à autre chose Monsieur le maire !
Il me semble qu’une administration neutre s’empresserait de féliciter ses citoyens pour leur implication et leur dévouement menant à une belle victoire, pas casser du sucre sur leur dos.3 novembre 2015
Références
Lettre ouverte à M. Jean-François Parenteau de Mme Line Hébert
Starbucks IDS: retour à la table à dessin
Le « dossier Starbucks » entre les mains des élus
Starbucks: le registre maintenu à Verdun
Starbucks: une décision controversée
Nouveau Starbucks: Guerre du café en vue à l’IDS
Pétition de 1300 noms pour le registre à l’IDS – Partie A
Pétition de 1300 noms pour le registre à l’IDS – Partie B